Cher·e·s métalleux et métalleuses lettré·e·s, il est temps de poursuivre notre série « (Re)lire X par le métal » dûment entamée l’année dernière par le monumental Enfer de Dante (à lire ici).
Aujourd’hui, c’est d’une œuvre gothique, romantique, qui préfigure la science-fiction, bref, éminemment métal, qu’il est question : Frankenstein ou Le Prométhée moderne de Mary W. Shelley. Un mythe, dans tous les sens du terme. Alors, installez-vous confortablement et lancez le premier morceau, instrumental, qui donne le ton : « Frankenstein » par Overkill (1991)[1]. Lire la suite →
Culture METAL vous souhaite une belle décennie de metal. 😈
Pour nos fidèles lecteurs, vous souvenez-vous de nos reviews “le meilleur de 2018” ? Notre cher @nohaice nous a suggéré l’idée de faire non “le meilleur de 2019” mais “le meilleur de la décennie 2010-2020” ! Voici un retour sur le meilleur de la décennie 2010-2020 selon@camimetal ?
Photo de l’article : Emperor au Hellfest 2019, l’un des meilleurs concerts de la décennie selon Camille ML ; photo de Jeremie JF de Circle Pit Of Photography pour Culture METAL 🤘
Les bons livres sont de véritables rencontres. C’est curieux parce que je connaissais l’auteur de celui-ci avant de le lire, et pourtant le roman fut une rencontre. Au premier abord, il vous heurte avec des propos orduriers et qui vous paraissent gratuit – une espèce de pose moderniste ? vous demandez-vous – comme ces gens qui ne savent pas négocier leur première approche, ou comme un bon growlin-your-face au début d’un morceau – mais vous comprendrez ensuite le motif, une pièce du puzzle parmi tant d’autres. Lire la suite →
En cette fin décembre 2018, nous vous livrons une série de reviewsle meilleur de 2018 : il s’agit de nos coups de cœur de l’année 2018 et nos attentes de l’année 2019, en terme de cinéma, musiques extrêmes, théâtre, arts, et littérature. Voici lemeilleur de l’année 2018 selon Camille, rédactrice à Culture METAL et littéraire dans l’âme, et ses attentes pour l’année 2019. Lire la suite →
Donc pour ton mieux je pense et je dispose Que tu me suives, et je serai ton guide, Et je te tirerai d’ici vers un lieu éternel, Où tu entendras les cris désespérés.
L’Enfer, Dante Alighieri, Chant I (112-115)
Gustave Doré, illustration du Chant VIII
Dans les lignes qui suivent, je vous propose un voyage un peu particulier, que l’on appelle aussi catabase : une descente aux Enfers. L’Inferno. Dans La Divina Commedia, poème épique italien du tout début du quatorzième siècle, Dante Alighieri se met en scène, conduit par le poète latin Virgile dans l’au-delà (Enfer, Purgatoire et Paradis) : le premier livre, qui est aussi le plus célèbre, les voit parcourir les neuf cercles de l’Enfer, eux-mêmes parfois subdivisés en girons, et rencontrer dans chacun d’eux des personnalités de l’Antiquité plus ou moins légendaires ou des contemporains de Dante qui y subissent leur châtiment éternel. Lire la suite →
Ce petit article a des airs de hors-série, mais il n’a rien d’hors-sujet ! Hier soir, au théâtre de l’Archipel à Perpignan, la mise en scène de cette pièce latine m’a purement scotchée et je n’ai qu’un mot pour traduire mon impression d’ensemble : c’était carrément métal !
Prenez l’histoire, totalement dérangeante, qui ferait frémir les créateurs de Game of Thrones : ce sont deux frères, les fils de Tantale, qui se haïssent ; Atrée surtout, imagine la vengeance la plus terrible qu’un esprit (in)humain ait conçue, contre son frère Thyeste qui lui a volé sa femme et son trône par le passé. Il feint la réconciliation, mais sacrifie rituellement les propres enfants de Thyeste et, lors d’un banquet en l’honneur de leur fraternité retrouvée, il les lui fait manger… Des thématiques on ne peut plus death metal et autre goregrind… Le récit du démembrement des victimes par la Messagère est insoutenable (Cattle Decapitation n’a qu’à bien se tenir !) et la scène du repas, entre bouches teintées de sang et hoquets d’horreur, parfaitement écœurante.
Prenez maintenant la mise en scène. Grandiose : le décor est dominé par les monumentales tête, statufiée dans une expression de terreur, et main, tendue vers l’objet du supplice – et vers nous – de Tantale, renversées sur le côté, qui culminent jusqu’à quatre mètres de haut. Des cordes les entourent et, comme nous le découvrirons plus tard, des guirlandes de lumières blanches. L’atmosphère est lourde, chargée d’une fumée diffuse. Les premières scènes vous glacent vraiment le sang : Tantale semble une chose visqueuse et verdâtre qui vous regarde comme un possédé, tandis que la voix rauque quasi saturée de la Harpie prononce une sentence avec une force implacable. Des créatures sournoises se faufilent sur les éléments du décor, avec leurs visages grimés façon corpse paint d’où pendouillent des lambeaux rouges.
La seule entorse est l’originalité (un peu forcée ?) de la comédienne récitant sous forme de rap le texte du Chœur (mais après tout, le métal se marie bien avec le rap, n’est-ce pas ?). De la musique, il y en a aussi en ouverture notamment, orchestrale, flippante, façon black sympho. Il y a des jeux de lumière esprit metal indus, des costumes baroques inquiétants à la Fleshgod Apocalypse, et l’ensemble est sombre, noir, définitivement dark. On redécouvre la noirceur de l’apparemment inoffensif Sénèque.
On reste pétrifié pendant deux heures trente, horrifié, mais aussi subjugué par le jeu habité des comédiens qui vous hante d’un malaise durable… pour une fois, amateurs de métal, au lieu d’un concert : allez au théâtre !
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