📸 Mahalia Ravoajanahary de LohArano aux 43e Rencontres Trans Musicales de Rennes par par Amandine Briche pour Culture METAL 🤘

LohArano, le trio rock/metal malgache originaire de Tananarive donnait son premier concert en dehors de Madagascar 🇲🇬 aux 43e Rencontres Trans Musicales de Rennes le vendredi 3 décembre 2021 et y défendait son premier album. 💿 Lohamboto est paru le vendredi 19 novembre 2021. 

Depuis les Trans, LohArano s’est produit au Sakifo Festival à Saint-Pierre sur l’île de la Réunion, le vendredi 10 décembre 2021 et se produira au Truskel à Paris, le mercredi 22 décembre 2021.

👉 https://www.sakifo.com/loharano

LohArano, le trio rock metal malgache (🇲🇬 Madagascar 🕘 21h-22h 🕙) s’est produit aux 43e Rencontres Trans Musicales de Rennes le vendredi 3 décembre 2021 d’abord sur le plateau de FIP radio en live session & interview (🕓 16h-16h30 🕟) où j’étais en mode photo, puis au Parc Expo dans le Hall 3 aux côtés de Guadal Tejaz, le groupe rennais de garage rock psychédélique (France 🇫🇷 BZH Rennes 🕧 0h30-1h20), de Wu-Lu, le groupe de rock hip-hop originaire du Royaume-Uni 🇬🇧  (2h15-3h 🕒) et de IA404, le groupe quimpérois d’électro pop (France 🇫🇷  BZH Quimper 🕞 3h30-4h15) !

Le concert de LohArano au Parc Expo lors des Trans a été capté. Un extrait reste disponible en ligne sur france.tv Culturebox en partenariat avec FIP !

📸 LohArano sur le plateau de FIP radio aux 43e Rencontres Trans Musicales de Rennes par Amandine Briche pour Culture METAL 🤘

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« Loharano désigne la Source, l’origine de toutes les inspirations et la pierre angulaire de la philosophie du groupe : chaque être humain est une source ! » 

Souvenez-vous, les 37e Rencontres Trans Musicales de Rennes avaient déjà mis à l’honneur le rock malgache avec The Dizzy Brains en 2015. La jeune scène rock malgache semble très prometteuse…

Le groupe de rock punk malgache The Dizzy Brains a sorti d’ailleurs le vendredi 10 décembre 2021, son troisième album 💿 Dahalo dont les textes sont écrits, engagés et chantés en malgache. À Madagascar, les « Dahalo » sont des bandits qui pillent, tuent, brûlent, violent des villages entiers et sèment la terreur dans le sud du pays. Au travers de sa musique punk rock garage, The Dizzy Brains dénonce avec véhémence les problèmes qui ravagent Madagascar et s’érigent contre la corruption, l’inaction du peuple et des politiciens et contre le manque de liberté d’expression. 

Six ans après The Dizzy Brains, LohArano se produisait aux Trans !

LohArano – Trans 2021

Le présent article est la retranscription écrite de mon entretien avec le trio malgache LohArano ; des propos que j’ai recueillis au Village pro des Trans au Liberté lors des 43e Rencontres Trans Musicales de Rennes le samedi 3 décembre 2021 vers 15h 🕒

🎤 Culture METAL : Bonjour LohArano, je suis très contente de vous rencontrer. Vous venez de très loin.

🎤 LohArano : De Madagascar 🇲🇬 

🎤 Culture METAL : Vous arrivez de loin et vous avez voyagé en temps de pandémie. Ça n’a pas été trop compliqué ? 

🎤 LohArano : Si, ça a été un peu compliqué, mais on est là ! 

🎤 Culture METAL : Vous êtes là et d’ailleurs où moment où vous êtes arrivés Jean-Louis Brossard m’a dit : « Ça y’est, les LohArano sont là ! » Il était très content que vous soyez arrivés. 

🎤 LohArano : Nous aussi, on est très content, trop content d’être ici. Ce sont de belles expériences avec des gens trop biens. C’est cool, quoi ! 

🎤 Culture METAL : Votre producteur me disait que c’est la première fois que vous venez en festival.

🎤 LohArano : Oui, c’est tout nouveau pour nous tout ça.

🎤 Culture METAL : Il y a quand même des concerts à Madagascar… Comment ça se passe ? 

🎤 LohArano : Ce n’est pas forcément très professionnel. La plupart du temps, les gens organisent des concerts comme ça, juste pour le plaisir. La plupart du temps. Pas tous. – En fait, les gros festivals si on parle de rock, ça n’existe pas à Mada. On a de bons concerts. On a de bons groupes. On a tout ça. Mais ce sont des petits concerts dans des petites salles de cent personnes, de deux cents personnes. Ce genre de choses. On n’a que quelques groupes qui peuvent vraiment se produire sur une scène accessible au grand public ; des groupes qui font du pop rock, du rock FM, tu vois, des trucs plus accessibles, quoi. Et le metal à proprement dire, ça reste un milieu très restreint. 

🎤 Culture METAL : C’était la question que j’allais vous posez : est-ce qu’il y a des metalleux à Madagascar ?

🎤 LohArano : Oui, y’en a. 

🎤 Culture METAL : Mais la scène metal reste peut-être confidentielle ?

🎤 LohArano : Oui, voilà. C’est confidentiel et même si ça veut ne pas l’être, ça n’y arrive pas trop. – Oui, ce n’est forcément très bien accepté. On a du mal à trouver des salles pour faire des trucs. Les gens, ça juge. – Et surtout que professionnellement, ça ne rapporte pas aux organisateurs. Du coup, les professionnels ne contribuent pas au développement du milieu du metal et sont plutôt dans tout ce qui est populaire parce que ça rapporte. Dans le metal, ce sont les groupes qui cotisent, ce sont les passionnés qui déboursent un peu de fric parce qu’ils veulent voir un concert. Voilà.

🎤 Culture METAL : En France, très peu de groupes vivent de la musique metal. C’est sûr, y’a des groupes américains, comme Metallica, Kiss, etc… Ces gens-là ont dépassé la stratosphère. On ne fait pas du metal pour faire de l’argent. Votre producteur me disait qu’il aimerait beaucoup que vous vous produisiez au Hellfest

🎤 LohArano : Y’a pas que lui ! 

🎤 Culture METAL : J’imagine. Quelle idée du Hellfest vous faites-vous depuis Madagascar ?

🎤 LohArano : On a juste vu des vidéos. On a fait des recherches par ci par là. Il faut rêver ! C’est un fantasme… Le summum du rêve. 

🎤 Culture METAL : J’ai interviewé hier Antti Paalanen qui vous jouera ce soir dans le Hall 3 où vous avez joué hier. Y’aura Voice Of Baceprot aussi, le trio féminin indonésien de metal. Antti Paalanen est un metalleux qui aujourd’hui joue de l’accordéon en one-man-band. Je l’ai interviewé hier et son rêve est aussi de jouer au Hellfest. Alors je vois qu’à travers les frontières – Antti Paalanen vient de Finlande – le Hellfest a acquis une réputation internationale alors qu’au début, c’était juste un petit festival. Le patron du Hellfest, Ben Barbaud racontait qu’il y avait deux cents personnes à la première édition, qu’il distribuait lui-même les flyers de l’époque faits à la main. Il disait aux gens : il faut venir. Il préparait lui-même le catering artiste. Et quand on voit aujourd’hui…

🎤 LohArano : L’envergure que ça a pris. Grandiose ! 

🎤 Culture METAL : Y’a aussi le Motocultor en France. Je connais le patron et je lui ai parlé de vous. J’ai cité LohArano.

🎤 LohArano : Super ! Merci ! Ça fait plaisir.

🎤 Culture METAL : Je suis accréditée depuis quelques années déjà déjà aux Trans Musicales. Or, ce n’est pas très metal, les Trans Musicales. Mais là, j’étais très contente de la programmation parce qu’il y avait du metal ! Or, je me souviens qu’il quelques années déjà, j’avais pris des photos The Dizzy Brains, du groupe punk rock malgache qui était programmé aux Trans Musicales en 2015. Alors je me demandais : est-ce que vous vous connaissez ? 

🎤 LohArano : Oui, on se connait. On vient de la même ville. On vient de Tananarive. 

🎤 Culture METAL : The Dizzy Brains ont-ils commencé avant vous ? 

🎤 LohArano : Oui, ils ont commencé avant nous. LohArano existe depuis six ans, depuis 2015 en fait. 

🎤 Culture METAL : 2015 aussi, comme Culture METAL que j’ai fondé en 2015 ! (rires)

🎤 LohArano : On a déjà partagé quelques scènes avec The Dizzy Brains, mais LohArano n’existait pas encore. On avait nos groupes de metal respectifs. The Dizzy Brains était un groupe qui existait déjà.

🎤 Culture METAL : Le fait que The Dizzy Brains ait été invité aux Trans Musicales par Jean-Louis Brossard vous a-t-il ouvert la voie ? 

🎤 LohArano : Oui, peut-être.

🎤 Culture METAL : Comment ça s’est passé ? Jean-Louis Brossard vous a-t-il contacté ? 

🎤 LohArano : Jean-Louis Brossard a contacté notre label. « Je veux inviter votre groupe aux Trans. » Ça s’est fait comme ça. 

🎤 Culture METAL : Hier, je suis venue faire quelques photos de votre prestation sur le plateau de FIP (Radio France) puis j’ai écouté l’interview où je crois avoir entendu dire qu’il s’agissait de votre première date en dehors de Madagascar !  

🎤 LohArano : Oui, effectivement. 

🎤 Culture METAL : Vous avez sorti un album.

🎤 LohArano : Lohamboto. C’est notre premier album.

🎤 Culture METAL : C’est votre premier album. Vous arrivez aux Trans avec déjà un album en poche. Et qu’attendez-vous de votre passage aux Trans Musicales ?

🎤 LohArano : On veut partager et on espère que ça se fera. Voilà, le rêve c’est de partager notre musique partout dans le monde, de véhiculer nos messages et tout ça. On espère qu’après les Trans, qu’on aura beaucoup plus de dates déjà pour pouvoir se produire enfin n’importe où.

🎤 Culture METAL : Les Trans Musicales sont un sacré tremplin.

🎤 LohArano : On y pense. Effectivement.

🎤 Culture METAL : Vous avez joué hier en ouverture du Hall 3 du Parc Expo. Y’avait quand même plein de monde. Qu’avez-vous ressenti du concert que vous avez donné ?

🎤 LohArano : C’était beaucoup d’émotions, beaucoup d’énergie. Les gens étaient super réactifs. C’est inexplicable comme sensation. C’est beaucoup d’adrénaline. Le public était super. C’était trop bien.

🎤 Culture METAL : Hier, vous ne jouiez pas face à un public de metalleux, vous jouiez face à un public mainstream. Mais j’ai croisé quelques têtes metalleuses dans le public. Vous avez quand même touché le public avec votre musique metal.

🎤 LohArano : On ne se limite pas pour le public. On ne se limite pas seulement pour le public metalleux. On essaye d’aller aussi un peu plus loin parce qu’on pense que tout le monde peut partager, peut écouter notre musique. Les étiquettes sont franchies. C’est de la musique. C’est tout.

🎤 Culture METAL : Vous ne faites pas non plus du metal pur et dur. On sent aussi d’autres influences.

🎤 LohArano : C’est du rock aussi mélangé à notre musique traditionnelle.

🎤 Culture METAL : Traditionnelle, oui, j’attendais votre confirmation. Vous venez de Madagascar et la culture malgache n’est pas la même culture qu’en Europe. Or, le metal reste très européen et occidental. Alors je suis très contente de me dire que même à Madagascar, même en Indonésie…

🎤 LohArano : Oui, qu’on peut avoir notre rock ! C’est notre rock à nous.

🎤 Culture METAL : Hier, vous étiez au Parc Expo. Vous vous produisiez là-bas. Est-ce que vous êtes un peu sortis de votre loge ?

🎤 LohArano : Oui, on s’est mélangés un peu 

🎤 Culture METAL : Dans le public ?

🎤 LohArano : Hier, on n’a pas eu vraiment l’occasion de voir les concerts parce qu’on a eu quelques échanges avec les gars, tu vois. Dès que tu sors, y’a quelqu’un qui te parle pendant trente minutes. Après tu vas de l’autre côté, c’est la même chose. Après avec l’heure et la fatigue, on a dû rentrer mais ce soir, on va s’éclater ! 

🎤 Culture METAL : Voilà, c’est le dernier soir. Vous repartez ensuite ? 

🎤 LohArano : On part lundi pour la Réunion. On vient de se faire booker avant-hier au festival Sakifo à la Réunion qui nous a invité à venir jouer pour le 10 décembre.

🎤 Culture METAL : Bien ! Vous direz aux gens : on vient des Trans Musicales ! Plein de groupes sont passés par les Trans : les Nova Twins, j’en parlais tout à l’heure avec votre producteur et tous ces groupes français : No One Is Innocent, Mass Hysteria, Lofofora, etc… Bref. Revenons à vous : LohArano, c’est la source. Tu l’as expliqué à l’antenne de FIP. 

🎤 LohArano : Chaque être humain est source de vie, source d’inspiration, source créatrice. Tout le monde créé le monde. C’est pour ça que tout le monde est source. Ce n’est pas que nous les LohArano. C’est tout le monde.

🎤 Culture METAL : Vous êtes comme dans un échange avec et les personnes qui vous écoutent, votre public. On n’est pas qu’un simple auditeur ou spectateur.

🎤 LohArano : On fait partie de la chose.

🎤 Culture METAL : Vous amenez quelque chose et en retour vous recevez autre chose. C’est un peu comme ça que je le comprends… Votre album s’appelle Lohamboto. Qu’est-ce que ça veut dire ?

🎤 LohArano : Ça veut dire « forte tête ».

🎤 Culture METAL : Et donc vous vous décrivez comme des « fortes têtes » ?

🎤 LohArano : Ah non, ce n’est pas tellement ça. En fait, cet album-là est plutôt centré sur ce que l’on vit dans notre communauté, sur ce qu’on ressent dans notre vie quotidienne par rapport aux gens qui nous entourent. La première grande impression que l’on a de notre communauté, c’est qu’on a un très fort caractère. En fait, c’est une communauté très têtue et cette forte tête-là, au lieu de nous aider à avancer et à aller de l’avant c’est ce qui fait qu’on est en train de décliner dans tous les domaines. C’est ce que raconte un peu l’album. Et on essaie de dire que la forte tête, ça ne peut pas être qu’un fardeau, ça peut être une arme, une force qui pourrait permettre d’avancer et d’être quelqu’un de meilleur. – Dans le sens positif. 

🎤 Culture METAL : Si les Dizzy Brains sont très engagés politiquement, vous développez une forme de spiritualité alors ?

🎤 LohArano : Oui, on peut dire ça comme ça. Plutôt très humain. 

🎤 Culture METAL : Très humaniste ?

🎤 LohArano : Voilà. La politique nous, on s’en fout.

🎤 Culture METAL : Et les Dizzy Brains le font déjà ! Merci beaucoup pour tout. Je vous donne quelques stickers Culture METAL.

🎤 LohArano : Culture METAL… Ça se passe en ligne ? 

🎤 Culture METAL : En ligne, oui. J’ai cru comprendre qu’à Madagascar la connexion Internet n’était terrible.

🎤 LohArano : Ce n’est pas terrible mais ça dépend. Des fois, on peut quand même avoir la bonne connexion mais on galère un peu.

🎤 Culture METAL : Merci beaucoup LohArano ! J’espère vous revoir bientôt en concert, dans les festivals en France ou en Europe.