📸 Philip H. Anselmo & The Illegals au Hellfest 2019 par Jeremie Foucher de Circle Pit Of Photography pour Culture METAL.

 

« Tu l’as déjà vu Phil Anselmo ? » C’est la question que m’a posée mon voisin de crash barrière quelques minutes avant que le Kid ne débarque sur la scène de la Valley précédé de ses musiciens. Cette prestation de PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS allait me donner l’opportunité de voir Phil à l’oeuvre pour la septième fois et ce avec un quatrième groupe différent. La fois précédente remonte au Hellfest 2017, avec le concert de SCOUR le dimanche soir sous la Temple. Mais ce nouveau dimanche clissonnais avait déjà un parfum différent, puisqu’il y a un an, le samedi 22 juin 2018, le Hellfest se réveillait avec une bien triste nouvelle : l’annonce du décès de Vinnie Paul, batteur et membre fondateur de PANTERA qui a rejoint son frère Dimebag parti presque 14 années plus tôt. Alors un concert de Phil Anselmo, quelque soit le projet musical que ce dernier embarque avec lui, en ce dimanche 23 juin, cela ne pouvait qu’être très particulier.

Les curieux auront donc pris le temps de s’intéresser aux setlists jouées par le groupe à l’occasion des dernières dates (au Azkena Festival en Espagne ou au Graspop en Belgique) pour observer qu’une large majorité des titres cultes de PANTERA est reprise chaque soir. Il est inutile de préciser que les seules opportunités, pour tout fan du groupe texan, d’assister à une interprétation live d’un ou plusieurs de ces morceaux par un des membres de PANTERA se résume à ce que nous attendons tous ce dimanche soir : Phil reprenant nos classiques des années 1990 et du début des années 2000. En 2017, SCOUR nous avait gratifié d’une brutale reprise de Strength Beyond Strength pour clôturer leur set comme on pose un fruit confit au somment d’un dessert déjà bien riche. Alors, c’est confortablement appuyé contre la crash barrière, qu’accompagné des milliers de fans prêts à faire craquer la Valley, j’ai espéré une pièce montée de tubes de PANTERA, les yeux fixés sur Phil avec le souvenir des frères Abbott constamment en mémoire.

Alors que tout le monde s’attend à un concert ultra-violent, à commencer par les agents en charge de la sécurité du pit et de la réception des slammeurs, c’est sur le très calme The Better, un titre inédit, que le groupe se lance. A cet instant on se dit que l’on prendrait un pied énorme si tout le set devait rester aussi calme tant le timbre d’Anselmo n’a rien perdu de sa superbe lorsqu’il chante en voix claire. On pense évidemment à DOWN ou aux titres Overthrown de JARBOE ou Southern Man I Am de SOUTHERN ISOLATION, certainement les meilleures prestations en chant clair du Kid. Mais PHILIP H. ANSELMO & THE ILLEGALS n’ont pas rempli la Valley pour que tout le monde s’enlace dans un grand moment de douceur. L’immense Derek Engemann, bassiste débauché de SCOUR, s’en donne à coeur joie, son bandana autour du crâne comme un clin d’oeil à son ainé Rex Brown. Et c’est parti pour la brutalité in da face de la musique de THE ILLEGALS (Like Fucking Heroes, Choosing Mental Illness). Rassurés doivent être ceux qui n’attendent que le meilleur moment pour slammer ou faire trembler la fosse. Et ce que nous espérions tous arriva.

Philip H. Anselmo & the Illegals

 

Après nous avoir fait languir un peu, c’est l’intro de Mouth For War que lance l’excellent Mike De Leon qui s’agite comme un beau diable côté cour et dont la gestuelle scénique (autant que la chevelure) nous fera réapparaître Dimebag sur scène pour chacun des titres à venir. Le coup d’envoi est donné, place à PANTERA, throwback 20 ans en arrière pour les fans avec qui je partage le souvenir de ces deux concerts parisiens de 1998 et 2000. Place à Becoming, dont le refrain est forcément repris par l’intégralité de la foule, succédé par Yesterday Don’t Mean Shit. Au tour de Fucking Hostile, Hellbound, I’m Broken ou encore Walk de s’ajouter à cette setlist forcément parfaite. Phil l’avait annoncé, chacun des shows que le groupe donne actuellement est unique, aucune setlist ne ressemble à celle de la veille ou du lendemain. Cette date au Hellfest l’est encore plus quand un fan envoie aux pieds du Kid une banderole blanche imprimée des portraits de Dimebag et de Vinnie que Phil et Derek exposent devant la batterie avant de promettre qu’elle voyagera jusqu’aux Etats-Unis. Un moment fort, émouvant, puissant. L’heure de concert dépassée et Phil d’annoncer qu’il a choisi le titre qui résume à lui seul l’essence de PANTERA en clôture de ce set. Ainsi, l’intro et le groove de A New Level nous embarquent pour un dernier trip jusqu’au « Life kills » final. Difficile de s’en remettre, difficile d’en ressortir indemne. Le  fan de PANTERA qui a vécu ce concert de PHILIP H. ANSELMO AND THE ILLEGALS ce dimanche 23 juin 2019 sous la Valley a vécu un moment d’exception achevé par un Killer Queen diffusé en outro le temps d’un salut du groupe à une audience conquise.

 

4 réponses à “Philip H. Anselmo : born again (with snakes eyes)”

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