Parmi les formations émergeantes de la scène hexagonale, les combos originaires de l’Ouest ne manquent pas. Leur difficulté : se démarquer de la quantité de (bons) groupes qui font leur apparition sur la toile et sur les scènes locales. Les nantais de Silent Seas l’ont bien compris. Patiemment, ils ont commencé à tracer leur route et à se constituer une fanbase locale et fidèle. Le début de l’année 2019 marque pour eux une étape cruciale ; celle de la sortie de leur premier opus. Temples Always Stand étant encore tout chaud, Culture METAL a voulu faire plus ample connaissance avec la bande à Aurélie (batterie). Rencontre.

 

Loud : Vous êtes un groupe encore « jeune » mais qui commence à apparaitre sur beaucoup d’affiches de concerts dans l’Ouest de la France. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Aurélie : Antoine (basse) et Benjamin (guitare) se connaissent depuis 15 ans et avaient déjà joué ensemble dans un groupe. Quand Benjamin est revenu dans l’Ouest, ils ont cherché à reformer un groupe de metal moderne. Je les ai rejoints en avril 2015, puis après plusieurs essais infructueux de chanteurs, Nathan nous a finalement rejoints en septembre 2016. Nous avons commencé les concerts en décembre 2016, et en avons fait une petite dizaine depuis, qui nous ont permis de forger notre identité.

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Antoine (basse)

Loud : Vous venez de sortir votre premier EP Temples Always Stand qui, pour certains d’entre vous, a été le fruit d’un premier travail de groupe « professionnel » avec une véritable expérience du studio d’enregistrement. Quelles évolutions ressentez-vous depuis ce processus de création et d’enregistrement (en tant que groupe et/ou individuellement en tant que musiciens) ?

Nathan : Antoine et Benjamin avaient déjà enregistré deux albums avec leur ancien groupe. Pour Aurélie et moi, il s’agissait d’une première expérience « sérieuse ». Cela nous a permis à tous de prendre du recul sur nos compos et notre jeu, en dehors du son live.

Loud : Vous avez travaillé avec Arthur Lauth du Brown Bear Studio. Comment cette collaboration s’est-elle passée et qu’avez-vous appris de ces heures de studio ?

Aurélie : Cette collaboration s’est tellement bien passée que nous avons déjà pris rendez-vous avec lui pour l’EP suivant prévu dans un an et demi ! Arthur a su nous conseiller sur plein d’aspects : notre jeu, notre matériel, notre son, nos performances live, etc. et ce, en s’adaptant à notre niveau. Que du positif donc, même si l’enregistrement était éprouvant !

logo Silent Seas

Loud : Votre logo, particulièrement soigné, représente deux hippocampes, quelle en est la signification ? Qui en est l’auteur ?

Aurélie : Le créateur de notre logo est Ludau Sarcher. Il n’y a pas de signification particulière à ce logo, nous souhaitions un design simple, visuel  et moderne et autour duquel nous pouvions développer une ligne artistique plus poussée que vous pourrez notamment découvrir sur la pochette de notre EP et nos Tee-shirts !

Loud : Quels sont les thèmes abordés sur Temples Always Stand ?

Nathan : Quand je suis arrivé dans le groupe, je n’avais pas vraiment de ligne directrice. Nous avions pensé à partir sur un thème descriptif post-apocalyptique inspiré du poème There Will Come Soft Rains de Sara Teasdale (que voici ci-dessous) qui faisait écho à une ébauche de paroles que j’avais déjà écrite et que l’on retrouve dans le titre The Cycle. Les paroles des différentes chansons de l’EP abordent le quotidien d’un peuple qui décide de revenir à l’état primaire en oubliant tout concept de civilisation.

There will come soft rains and the smell of the ground,
And swallows circling with their shimmering sound;

And frogs in the pools singing at night,
And wild plum-trees in tremulous white;

Robins will wear their feathery fire
Whistling their whims on a low fence-wire;

And not one will know of the war, not one
Will care at last when it is done.

Not one would mind, neither bird nor tree
If mankind perished utterly;

And Spring herself, when she woke at dawn,
Would scarcely know that we were gone.

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Nathan (chant)

Loud : Musicalement, vous-vous inscrivez dans la lignée du metal qui a fait la gloire des groupes US du milieu des années 1990 comme Sepultura ou Fear Factory dont vous reprenez le titre Edgecrusher en live. Qui a eu l’idée de cette reprise ?

Benjamin : Concernant Edgecrusher précisément, j’ai toujours voulu reprendre ce titre. Violent, simple et efficace. Et en plus agréable à jouer ! Il a tout pour plaire. De plus, nous voulions un morceau qui groove, afin qu’il puisse s’inscrire dans un de nos sets. Par exemple, si tu prends Propaganda de Sepultura, ce titre est génial mais il colle beaucoup moins à notre style. Plus largement, le courant metal mid 90’s fait effectivement partie de mes influences en tant que guitariste, mais il y en a d’autres, notamment la scène prog comme Opeth. De plus, les autres membres du groupe ne te citeront pas forcément le courant 90’s de prime abord et je trouverais ça réducteur que l’on nous cantonne à ce style.

Loud : Quant à celle, plus risquée mais tout aussi réussie de Dream On de Depeche Mode, comment vous est-il venu à l’idée de vous lancer dans une telle reprise ? Aurons-nous le plaisir d’en découvrir une version studio?

Benjamin : Nous avions une chanson en stock dont nous n’étions pas pleinement satisfaits. Je l’ai retravaillée et essayé plusieurs changements. Mais au cours de mes expérimentations, j’allais de plus en plus vers une mélodie qui m’était familière ; un bel exemple de réminiscence involontaire. En réalité, notre morceau de base était dans la même tonalité que Dream On. Lorsque je m’en suis aperçu, j’ai pris le parti de travailler sur cette reprise et de mettre en stand by la compo, en espérant que les autres approuvent. Heureusement pour moi, les autres furent d’accord. Le but était d’adapter le tout à notre style, et de ne pas tomber dans la reprise facile du type : je prends la grille d’accords en clair sur les couplets et je mets de la disto sur les refrains. Ce genre de démarche a déjà été faite sur des morceaux plus connus de Depeche Mode comme Enjoy The Silence. Mais je pense que cela n’aurait pas fonctionné pour Dream On et ce n’était pas notre volonté non plus. Se l’approprier était plus intéressant.

Silent Seas
Aurélie (batterie) par Jérémie Foucher de Circle Pit Of Photography

Loud : La scène metal reste très masculine, pourtant on voit de plus en plus de groupes mixtes. Votre batteuse Aurélie est la représentante de la gente féminine de votre formation. Pensez-vous que Silent Seas aurait fonctionné différemment si vous aviez été un groupe 100% masculin ? Une part de « féminité » dans le groupe change-t-elle quelque chose pour vous ?

Benjamin : Silent Seas aurait n’aurait sans doute pas fonctionné différemment. Cependant, Aurélie a pris en charge certains aspects communication, management, etc. donc l’organisation aurait été différente ! Mais c’est toujours marrant de voir la tête du public quand ils réalisent qu’elle n’est pas au chant ni à la basse.  Je dois avouer que je ne m’étais jamais posé la question. Monter un groupe, composer, répéter, faire des concerts, ce sont des tâches qui nécessitent beaucoup d’investissements. Autant les partager avec des gens que tu apprécies. La question ne s’est donc pas posée sur le sexe de chacun mais plutôt sur la bonne entente et notre cohésion.

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Benjamin (guitare)

Loud : Allez-vous promouvoir la sortie de Temples Always Stand par des concerts ou une tournée ?

Benjamin : Pour  l’année 2019, des choses se préparent, pour plus d’infos il faudra aller voir sur notre page Facebook. Mais si des gens veulent nous booker nous sommes toujours en recherche de dates, donc n’hésitez pas à nous contacter !

Page Facebook de Silent Seas : https://www.facebook.com/SilentSeasMusic/

Silent Seas sur Culture METAL : https://culturemetal.com/?s=silent+seas

 

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