L’évènement métrange créé l’exclusivité. A celui ou celle la chance de dire ensuite : “j’y étais ! “Court Métrange 2016, j’y étais !” ; “La toute première séance ‘Destins Animés‘, j’y étais !” ; “La dernière séance du Palmarès, j’y étais !” ; “Et à toutes les autres séances métranges, y étiez-vous ?”

Le travail de l’équipe de Court Métrange consiste en une dédiabolisation du cinéma de genre, par une communication visuelle efficace via les affiches du Studio Kerozen et par une volonté d’ouverture vers d’autres publics . Or, l’affiche de la 13e édition du festival Court Métrange par Kerozen, dont le thème choisi était ‘Le Bois des Sortilèges’ se révélait davantage accessible à un tout public déjà amateur de cinéma fantastique hollywoodien : le personnage végétal de l’affiche rappelle les Ents du Seigneur des Anneaux (dans Le Retour du Roi) de Peter Jackson. Aussi, Court Métrange revendique une volonté d’ouverture vers d’autres publics, scolaires (primaires, collégiens et lycéens) avec des séances spéciales en amont du festival, ou avec le FALC (le Facile A Lire et à Comprendre) vers des publics en situation de handicap sur les expositions du Parcours Métrange. Une telle volonté d’ouverture rend le festival sympathique aux yeux du public et ça paie… Quasi toutes les séances du festival affichaient COMPLET ! Et on en est à la fois très heureux pour l’équipe de Court Métrange qui a réussi son pari au-delà de toute espérance et un peu malheureux pour les spectateurs métrangiens qui n’ont pas accédé à toutes les séances qu’ils auraient souhaité. Mais comme je l’écrivais : l’évènement métrange créé l’exclusivité. Attention, toutefois au revers de la médaille… cela créé un engouement : “Vite, prenons nos places, avant qu’il n’en reste plus !’ mais aussi un désintéressement : “Court Métrange, le festival où il ne reste jamais de places ?!”. L’intérêt de certains dejà adeptes du cinéma de genre est aussi contre-balancé par la curiosité d’un public néophyte dont le festival s’est attiré la sympathie : Est-ce le cinéma fantastique et insolite ou l’ambiance incroyable au festival Court Métrange qui attire autant de monde ? Alors comment se fait-il que la ‘Nuit du Fantastique’ ne rencontre pas un succès aussi important ? Une ‘Nuit du Fantastique’ trop tardive en terme d’horaire ? Une ‘Nuit du Fantastique’ trop proche du festival en terme de calendrier ? Le public rennais se réserverait-il juste pour le festival ? Un spectateur néophyte ne s’engagerait peut-être pas sur toute une nuit mais peut-être d’abord sur une séance d’une heure puis deux, puis trois… jusqu’à être pris aussi au piège de l’addiction métrange. Vous aussi, bientôt métrange-addict ?

C’est ainsi que le public rennais va à la rencontre du cinéma de genre par le biais de Court Métrange, grâce au travail remarquable d’une équipe aussi compétente que chaleureuse, dans un moment où en tant que spectateur, chacun “sort de sa zone de confort cinématographique” et y consent (je citais Aymeline Fonvielle https://arieste.wordpress.com/2016/10/21/court-metrange-2016-jour-1/). Certains deviendront adeptes de cinéma de genre grâce à Court Métrange, pendant que d’autres ne s’accorderont qu’une parenthèse métrange une fois l’an. Bref, le festival laisse une place à tout le monde… enfin, dans la limite des places disponibles en salle !

 

Remarque : changez les mentions ‘Court Métrange’ par ‘Hellfest’ et ‘cinéma de genre’ par ‘musique metal’ et vous constaterez que mon article aborde le même phénomène. D’ailleurs, je vais sans doute le faire cet article : ‘L’évènement Hellfest créé l’exclusivité !’, qu’en pensez-vous ?