Le propos de mon article, consistera davantage en une réponse à une des critiques que j’entends souvent : “les groupes invités au Hellfest sont souvent les mêmes” qu’en une réponse à la récente polémique.
“Que les Grands Anciens en soient témoins : je grave par la présente le Hellfest à jamais dans mon coeur et jure de lui apporter mon soutien indéfectible pour les années à venir.” Phil H Anselmo. (préface du livre Hellfest aux éditions Hachette ; que je vous recommande d’ailleurs)
Le Hellfest reste fidèle à ses groupes. Quant à la polémique à propos d’une parole et d’un geste malheureux de Phil Anselmo, le Hellfest n’a pas cédé au chantage de la région et le groupe Down est toujours programmé à l’affiche du Hellfest 2016. La région Loire-Atlantique a donc retiré sa subvention de 20 000€. Rappelons quand même que le Hellfest ne vit pas aux crochets des subventions de l’Etat puisqu’il n’est subventionné qu’à hauteur de 1% par les collectivités territoriales publiques à la différence de certains festivals (que je ne citerai pas) qui sont subventionnés à hauteur de 20%, 30% voire 40% par les collectivités territoriales publiques, ce qui explique aussi le prix du billet onéreux (qui ne pose peut-être pas tant problème ? car la population metalleuse est une population à fort pouvoir d’achat souvent issue des couches socio-culturelles supérieures) Et puis, quand on aime on ne compte pas ! En comparaison, le Motocultor, autre festival de musiques extrêmes, est subventionné à hauteur de 2%.
La programmation de 160 groupes à l’affiche d’une édition d’un festival des musiques extrêmes montre bel et bien de la part du Hellfest, une volonté d’eccléctisme voire d’exhaustivité dans la programmation : sur une édition, avec tous les styles et sur la totalité des éditions, avec tous les groupes ! Or, les groupes comme le public du Hellfest se renouvellent d’années en années. Les groupes se renouvellent par la sortie d’un nouvel album, par des changements de set-list concert, de line-up avec parfois de nouveaux membres ; ça donne aussi pour la critique matière à comparaison : “J’ai préféré tel concert de tel groupe sur telle édition du Hellfest”. Aussi, le public du Hellfest se renouvelle : la demande dépasse l’offre depuis l’édition 2014 ; ça créé l’exclusivité (“J’y étais !”) au niveau de la jauge festival, mais aussi au niveau de la jauge devant chaque scène (ex : Body Count sur la Warzone, Hellfest 2015). Par ailleurs, le public des premières éditions n’est pas forcément le même que le public des dernières éditions. Certains metalleux se rabattent aujourd’hui sur d’autres festivals des musiques extrêmes, comme le Motocultor.
Le Hellfest a joué aussi la carte de l’exclusivité pour certains groupes. Parmi les grosses têtes d’affiche : les groupes Def Leppard (Hellfest 2013), Iron Maiden (Hellfest 2014), Faith No More (Hellfest 2015) n’ont joué qu’une seule fois au Hellfest. Le Hellfest doit aussi faire face aux aléas des annulations de groupes, de dernière minute. Pour ma part, j’attends toujours la venue de Iced Earth depuis l’annulation du groupe en 2014 ; et bien-sûr, des groupes que l’on attend tous chaque année comme le messie au Hellfest tels que Metallica ou AC/DC (Iron Maiden faisait partie de la liste des “messies” jusqu’en 2014) D’autres aléas affectent aussi le Hellfest et d’autres festivals de musiques extrêmes, comme la mort d’un artiste. On ne verra plus Motorhead à l’affiche Hellfest ni à l’affiche d’aucun autre festival. Le groupe s’était produit quatre fois en dix ans de Hellfest sur les éditions 2015 et 2010 sur la MainStage01 et sur les éditions 2008 et 2006 sur la MainStage.
D’édition en édition, le Hellfest a pris une folle ampleur. Aujourd’hui, et depuis l’édition 2012, “le nouveau champ de bataille du Hellfest” ou le nouveau site du Hellfest compte six scènes. Même les scènes elles-même ont pris de l’ampleur comme l’Altar, le Temple et la Valley. Bref, comme il y a toujours trois concerts en même temps, on doit faire des choix dans la programmation, des dilemmes parfois cornéliens. On choisira peut-être tel groupe de vétérans à tel autre. Et quand on est mordu d’un groupe, peu importe, on y va à chaque concert ! Par ailleurs, le metalleux n’est pas qu’une machine à concerts pendant les festivals de metal, mais c’est aussi un être humain qui se sustente, s’abreuve et se repose et sur le site du Hellfest, tout est prévu pour le confort du hellfestivalier : de nombreux services, de nombreux stands de restauration, des bars… On boira un verre pendant tel concert qui nous intéresse moins ou que l’on a déjà vu pleins de fois au Hellfest ou ailleurs.
Mon Hellfest ou ton Hellfest, en fonction de nos choix dans la programmation ne ressemblera peut-être pas au vôtre. Ainsi, chaque metalleux, s’approprie son Hellfest.
28 février 2016 at 21 h 38 min
I agree !
23 février 2016 at 23 h 51 min
Bien dit ! 🙂